Risque d’exposition professionnel des infirmières aux cytotoxiques : résultats préliminaires d’une évaluation comparative de deux systèmes d’administration

24 octobre 2018

Bastien Raymond, Marion Hugues, Agnes Macé, Sandrine Menguy, Fabien Forges, Xavier Simoens Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth, St Etienne, France

Introduction

Malgré la maitrise croissante de la contamination environnementale tout au long du circuit des médicaments anticancéreux, l’administration des chimiothérapies reste une étape à risque d’exposition professionnelle pour les infirmières. Il existe plusieurs Dispositifs Médicaux (DM) de sécurisation de l’administration mais aucun n’a fait l’objet d’une évaluation scientifique vérifiant l’amélioration réelle de la sécurité.

Matériel et méthode

Une étude comparative monocentrique de type avant/après a été initiée dans un hôpital de jour d’oncologie. L’objectif était d’évaluer l’efficacité d’un système d’arbres de perfusion sur la réduction de l’exposition aux cytotoxiques par rapport aux pratiques habituelles de perfusion (poches avec tubulures purgées au solvant neutre). La proportion de gants contaminés par au moins un anticancéreux lors de l’administration de l’ensemble d’une cure par les infirmières a été estimée. Les protocoles éligibles devaient contenir l’un des 10 cytotoxiques recherchés par méthode HPLC-SM, en particulier le cyclophosphamide (CPM) et le pemetrexed (PMX) qui ont des concentrations thérapeutiques élevées, et au moins une étape de débranchement. Les autres molécules recherchées étaient le docetaxel, le paclitaxel, l’irinotecan, l’ifosfamide, le methotrexate, l’etoposide, la vinblastine et le topotecan. Afin de valider l’extraction, chaque lot de gants était contaminé par une goutte de topotecan à 1 mg/ml. Ce produit n’était pas administré en hopital de jour. Le nombre d’échantillons nécessaires pour démontrer une réduction de 70% de la contamination était de 60 par période. Une analyse qualitative a également été réalisée.

Résultat

Les résultats préliminaires de la phase avant montrent un taux de contamination des gants lors de l’administration de 58%. Pour les 60 échantillons inclus, 190 paires de gants ont été analysées. Tous étaient positifs au topotecan. Pour 58% et 66% des gants ayant manipulé respectivement du CPM ou du PMX, cette molécule a été détectée. En revanche, aucune trace de docetaxel n’a été détectée sur les 25 échantillons en ayant manipulé. Enfin, aucune autre molécule n’a été détectée.

Discussion

Malgré la pratique courante d’utilisation de perfuseurs purgés au solvant neutre, l’exposition des infirmières reste majeure. Ces résultats semblent montrer que le débranchement des poches est l’étape critique. En effet, le CPM et le PMX était systématiquement débranchés dans les protocoles inclus alors que le docetaxel ne l’était pas. L’absence de traces de molécules non manipulées sur les gants semble confirmer la bonne maitrise de la contamination environnementale jusqu’à l’administration. Les arbres de perfusions qui permettent de s’affranchir du débranchement pourraient diminuer sensiblement l’exposition. Cela sera évalué dans la deuxième phase de l’étude.

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