Trastuzumab en sous-cutanée : quelles craintes ? quelles pratiques ?
Le trastuzumab en injection sous-cutanée (SC) est disponible depuis septembre 2014. Nous avons comparé les craintes et l’organisation de plusieurs établissements suite à la commercialisation de cette nouvelle spécialité en dose unique.
Deux questionnaires ont été créés sur internet permettant une réponse en ligne rapide. Le premier concerne les pharmaciens et traite de l’étape de préparation. Le second, destiné aux infirmières, concerne l’étape d’administration. Les liens vers ces questionnaires ont été envoyés aux pharmaciens de 10 centres traitant des cancers du sein.
Huit centres ont répondu dont 5 avaient des patientes en traitement et utilisaient le trastuzumab SC. Quatre interrogés sur 10 ont exprimé des craintes : confusion entre les formes, réaction à l’injection, efficacité et toxicité modifiées par la dose unique. Sept personnes sur 10 ont remarqué un impact sur leur activité (en moyenne 8.5 minutes de préparation et 8.6 minutes d’administration sont gagnées). De nouvelles pratiques telles que la réattribution des seringues de trastuzumab non administrées ou la délégation de leur préparation aux infirmières ont été mises en évidence. Les conseils délivrés aux patientes sont différents : 2 infirmières conseillent de bien masser le site d’injection pour favoriser la diffusion, les 3 autres le leur déconseillent. Les infirmières préfèrent la forme SC car elle ne demande que peu de gestes techniques aseptiques.
Dans un contexte financier tendu, ce changement a un impact économique et pratique non négligeable. Cependant, cela ne réduit-il pas la possibilité de passage au biosimilaire IV dont la commercialisation est annoncée par l’ANSM d’ici 2018 ?