Tests in vitro d’un nouveau dispositif d’administration de chimiothérapie intrapéritonéale
2 EMR UCBL/HCL 3738, Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon, France
3 EA 4169, Université Claude Bernard Lyon 1, France
4 Unité de préparation et contrôle des médicaments, Hôpital Edouard Herriot, Hospices Civils de Lyon, France
5 Surgical Department, Hospices Civils de Lyon, Lyon Sud Hospital, France
Objectif des travaux
En cas de carcinoses péritonéales non résécables, la chimiothérapie intra-péritonéale (non hyperthermique) est une nouvelle stratégie de traitement local, avec des résultats encourageants permettant d’envisager une résécabilité dans les cas les plus favorables. Les taxanes ou les sels de platines sont administrés dans la cavité intrapéritonéale et restent en place jusqu’à élimination physiologique. La problématique de cette administration est de garantir une diffusion homogène des médicaments dans la cavité péritonéale. L’objectif est de tester in vitro la diffusion de ces chimiothérapies au travers d’un dispositif médical spécifique constitué de 2 cathéters intrapéritonéaux multi-perforés en silicone de 80 cm montés sur une double chambre implantable percutanée (DISTRICATH® 605PM-L, DISTRICLASS, St ETIENNE, FRANCE).
Méthodes
La viscosité de la solution administrée pouvant avoir un impact sur la diffusion, une mesure par un rhéomètre a été réalisée pour 4 solutions différentes : NaCl 0,9% (Best Case), Glucose 30% (Worst Case), carboplatine 1 mg/ml et paclitaxel 0,1 mg/ml. L’étude de diffusion a été réalisée avec du NaCl 0,9% en conditions réelles d’utilisation selon le montage envisagé pour l’administration. L’ajout d’un marqueur (bleu patenté 0,5 g/l) a permis de mesurer la diffusion au niveau des parties proximales, moyennes et distales des 2 cathéters en réalisant des dosages du marqueur à différents temps par spectrométrie UV/visible.
Résultats
Les anticancéreux testés à concentration thérapeutique n’augmentent pas la viscosité des solutés de dilution. Les concentrations du marqueur augmentent de façon linéaire dans le temps sur les 3 sections des deux cathéters. Aucun phénomène d’obstruction des cathéters n’a été observé.
Discussion-conclusion
Du point de vue de la diffusion, les résultats in vitro obtenus montrent que ce nouveau dispositif apporte une solution intéressante pour administrer une chimiothérapie anticancéreuse dans la cavité intrapéritonéale. Néanmoins, cette étude n’a pas reproduit, ni simulé, le milieu intrapéritonéal. La prochaine étape sera de tester le dispositif in vivo.