Le tubing mural : la solution pour arrêter la contamination chimique !

3 octobre 2024

C. Tan, L. Parrain, C. Lakhmi, J. Giraud, C. Fournier
Service Pharmacie, Hôpital Saint-Vincent de Paul, Lille, France

Objectif
La contamination chimique au sein des unités de reconstitution centralisée des cytotoxiques est une problématique bien connue de tous. Une étape à risque est le passage de la préparation de la zone de production (ZP) vers la zone administrative (ZA) pour la libération et dispensation. Afin de confiner le risque chimique dans la ZP, un système de transfert tubing mural entre la ZP et la ZA a été installé dès la conception de notre nouvelle unité. L’objectif est d’analyser la contamination chimique de part et d’autre de ce tubing 6 mois après la mise en fonctionnement.

Matériels et méthodes
Une analyse de la contamination chimique est réalisée sur 15 points, après 6 mois de production dans les nouveaux locaux. Les prélèvements sont réalisés grâce à un kit de prélèvements surfaciques puis analysés par UPLC-MS/MS.
Les zones prélevées sont coté ZA : le passe-plat, la souris de l’ordinateur, la porte de sortie du bureau, la soudeuse à la sortie du tubing, une mallette de transport, la table de pause de l’unité, la poignée de la porte de sortie de l’unité ; coté ZP la souris de l’ordinateur et la paillasse, le tubing coté chargement, le bouton de sortie de la ZP, le bouton de sortie des vestiaires, le balai du SAS d’habillage, les gants du manipulateur et de l’aide manipulateur (AM).
Au total, 16 molécules sont criblées dans notre analyse : 5-fluorouracile (5-FU), carboplatine, cyclophosphamide, cytarabine, dacarbazine, doxorubicine, epirubicine, etoposide, ganciclovir, gemcitabine, ifosfamide, irinotecan, methotrexate, pemetrexed, vinblastine, vincristine.

Résultats
Sur les 15 points de prélèvements, seuls trois ont positivé et tous situés dans la ZP : la paillasse, les gants du manipulateur et ceux de l’AM. Parmi les molécules criblées, seules le 5-FU et la gemcitabine ont été retrouvées.
Le 5-FU est quantifiable à 46,7 ng sur la paillasse de la ZP, 143,2 ng sur les gants du manipulateur et 47,8 ng sur ceux de l’AM. On note également des traces de 5-FU sur le tubing du côté chargement en ZP qui n’ont pas pu être quantifié. Pour la gemcitabine, les quantités sont de 1,6 ng sur la paillasse, 3,2 ng sur les gants du manipulateur et 1,0 ng sur ceux de l’AM.

Discussion / Conclusion
En conclusion, notre analyse a révélé que des molécules cytotoxiques sont retrouvées uniquement en ZP. Malgré les traces de 5-FU retrouvées autour du tubing du côté production, aucune molécule n’est détectée dans la ZA. Le tubing donne satisfaction en stoppant la contamination chimique dès la sortie de la ZP. Les locaux administratifs ainsi que toute la chaine logistique de transport sont préservés. Le système de transfert tubing mural ajout une sécurité supplémentaire aux mesures d’hygiène pour arrêter la propagation de la contamination chimique dans l’hôpital. D’autres outils tel que les dispositifs de transfert en système clos pourraient être envisagé pour réduire davantage la contamination chimique dans la zone de production.

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