État des lieux national des connaissances et des besoins concernant les contaminations environnementales aux cytotoxiques
2. Institut Curie, Département de Pharmacie, Paris et Saint-Cloud, France
Objectif
En 2015 au sein de notre établissement, une méthode d’analyse a été mise en place pour l’évaluation de la contamination environnementale au cyclophosphamide (CP). Dans la perspective de proposer cette activité à d’autres établissements de santé (ES) en incluant le dosage d’anticancéreux cytotoxiques (AC) supplémentaires, un état des lieux national a été effectué auprès des ES ayant une unité centralisée de reconstitution des chimiothérapies (UPC).
Méthode
Un questionnaire par voie électronique en format Google Forms a été transmis à plusieurs pharmacies hospitalières françaises possédant une UPC. La période de recueil a duré du 11 septembre au 28 octobre 2019 auprès d’un annuaire de 61 ES. Les données ont été extraites sur le logiciel EXCEL®, puis analysées.
Résultats
Près de 87 % des ES (n = 53) ont répondu à cette enquête. Le nombre moyen d’AC fabriqués chaque année est de 19 400 (médiane = 18 000). La majorité des ES (n = 40 ; 75 %) considère avoir une bonne maîtrise (≥ 7/10) du risque de contamination, et principalement 7 zones à risques sont identifiées. Parmi les 2/3 des ES effectuant des recherches de contamination, la sous-traitance est le mode de réalisation privilégié (92 %). La médiane du nombre de molécules demandées pour le suivi de la contamination est de 5, et la plus citée est : le 5-fluorouracile presque systématiquement (86,8 %). Le CP, les sels de platines, le paclitaxel et la gemcitabine sont mentionnés respectivement dans 73,6 %, 69,8 %, 66,0 % et 34,0 % des cas. Le nombre de prélèvements total par campagne d’analyse souhaité a une médiane de 12 points de prélèvement. La majorité des ES (81 %) effectuerait à une fréquence de 1 à 2 campagnes par an l’analyse de leurs échantillons. Près 80 % des ES interrogés pourraient être intéressés par cette activité de recherche de contamination surfacique. Le budget annuel moyen qui serait alloué pour le suivi de la contamination est de 2 500 €.
Discussion-Conclusion
Le taux de réponse élevé démontre l’intérêt que porte les responsables d’UPC à cette problématique. Ce questionnaire a permis de mettre en évidence les connaissances et la gestion actuelle des différents ES préparant des chimiothérapies face aux risques de contamination. Une majorité des responsables d’UPC a déjà été sensibilisée et considère maîtriser ce risque. Il semble y avoir un lien entre la taille de la production et le ressenti de maîtrise des risques de contamination. Les réponses des ES sur leurs besoins en recherche de contamination a permis de préciser les attentes de la mise en place de la sous-traitance. Le dosage de 10 molécules, des kits de 5 échantillons ainsi que des campagnes annuelles ou semestrielles permettraient de satisfaire plus de 90 % des ES. Suite à cet état des lieux, une étude économique a été effectuée pour vérifier la viabilité du projet de sous-traitance.