Les flacons d’anticancereux : identifiables ?
2 Service Biomédical, GH La Rochelle Ré Aunis, France
Les USA ont mis en place un code national anti-drogue NDC (National Drug Code), obligatoire sur chaque conditionnement primaire, en particulier pour les anticancéreux. En 2007, l’ANSM a obligé la mise en place d’un Datamatrix sur tous les conditionnements secondaires. A partir du 9 février 2019, la sérialisation du conditionnement secondaire des médicaments sera obligatoire. Dans les deux cas, la présence d’un identifiant unique sur le conditionnement primaire n’est pas obligatoire.
L’objectif principal est d’évaluer la sécurité d’identification des conditionnements primaires concernant les anticancéreux commercialisés en France en 2018. Secondairement, déterminer s’il existe un ou des fournisseurs proposant cette différenciation susceptible de renforcer la sécurité des préparations.
Pour ce faire, nous avons analysé l’ensemble des flacons de cytotoxiques enregistrés dans la base de données des utilisateurs de l’outil vidéonumérique Drugcam® en France. Les critères d’évaluation sont : flacon possédant un code-barre ou Datamatrix lisible, flacon possédant un GTIN (Global Trade Item Number) encodé dans un code-barre ou Datamatrix lisible.
322 flacons différents sont enregistrés en base de données (21 établissements de santé en France). 100 flacons possèdent un code barre ou Datamatrix (31%) : 47 avec GTIN encodés dans un code barre ou Datamatrix, et 53 possèdent un code barre ou Datamatrix mais inexploitables. Au total, 7 fabricants (13,7%) fournissent des flacons avec GTIN et seulement 15 % des flacons sont véritablement identifiables. 4 fabricants sur 51 ont un pourcentage de flacons identifiés supérieur à 50% (Roche : 68,8% ; Accord : 61,8% ; Janssen Cilag : 57,1% et Arrow : 54,5%).
Près de 90% des flacons ne sont pas identifiables par technologie code-barres ou Datamatrix si le conditionnement secondaire est enlevé. Pour une aide à la décision concernant le choix d’un fournisseur d’anticancéreux génériques sur ce critère d’identification, seulement 2 laboratoires présentent cette valeur ajoutée. Seulement 15% des produits comportent une identification discriminante. Avec les ruptures de stock actuelles, on observe 4% des flacons utilisés étrangers qui implique de nouveaux problèmes d’identification et de compréhension de l’étiquetage (langue…).