Immunothérapies & stabilité : une course contre la montre coûteuse

4 octobre 2023

M. Aouaouche, J. Rose, J. Le Grand, L. Nicolas
APHP, Hôpital Bichat - Claude Bernard, Paris, France

Introduction
Les immunothérapies ont révolutionné la prise en charge en oncologie cependant leur utilisation croissante entraine des dépenses de santé considérables. Dans un hôpital sous-traitant l’activité de reconstitution des anti-cancéreux, la prescription est réalisée en anticipée 48h à l’avance. Cette étude vise à évaluer l’impact de la stabilité des poches d’immunothérapies sur les pertes et les couts associés.

Matériel et Méthodes
Une analyse rétrospective a été réalisée sur les prescriptions d’immunothérapies en oncologie entre janvier 2020 et avril 2023. Les plus couramment prescrites ont été comparées selon les critères : nombre de poches préparées, poches retournées en raison de non-administration, poches détruites en raison de leur péremption, données de stabilité issues des Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP). Enfin, les couts associés aux pertes des poches détruites ont été calculés.

Résultats
Sur la période, 5452 préparations d’immunothérapies ont été réalisées dont : Pembrolizumab (49%), Nivolumab (30%), Atezolizumab (7%), Durvalumab (5%). Sur l’ensemble des poches fabriquées, il y a en moyenne 3% de poches détruites pour le Pembrolizumab, 0,02% pour le Nivolumab, 0,16% pour l’Atezolizumab et 0,44% pour le Durvalumab. Les poches détruites sont les poches retournées par le service, car le patient n’a pas reçu son traitement, arrivant à péremption.
La stabilité d’une poche de Pembrolizumab est 96 heures, tandis que les 3 autres immunothérapies avaient une stabilité initiale de 24 heures, prolongée à 30 jours. Le Nivolumab, l’Atezolizumab et le Durvalumab, ont connu une diminution significative du taux de poches détruites suite à un retour du service après l’allongement de leur durée de stabilité, passant d’environ 80% à 10%. Le taux du Pembrolizumab reste stable autour de 36%. Les coûts associés aux pertes, s’élèvent à environ 300 000€ par an pour le Pembrolizumab, tandis que les autres présentent un coût inférieur à 40 000€.

Discussion-Conclusion
Le Pembrolizumab se distingue avec un taux élevé de poches détruites en raison de sa courte durée de stabilité. L’allongement de la stabilité est fondamental pour proposer des solutions durables et économiquement viables, en particulier pour le Pembrolizumab actuellement le plus grand poste de dépense parmi les médicaments de l’assurance maladie. Il est donc impératif que les laboratoires pharmaceutiques financent des études de stabilité.

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