Évaluation des difficultés liées à l’administration des médicaments pédiatriques en rétrocession

Introduction
En pédiatrie, l’acceptabilité des traitements peut avoir un impact sur l’observance et les aidants peuvent avoir recours à diverses stratégies pour faciliter leurs administrations. Ces problématiques se retrouvent notamment avec les médicaments rétrocédables, qu’il s’agisse de préparations ou de spécialités. L’objectif est d’évaluer les difficultés d’administration et de préparation des médicaments pédiatriques, rencontrées par les aidants en rétrocession dans notre centre hospitalier.

Matériels et Méthodes
Un questionnaire a été distribué en rétrocession sur une période de 4 mois aux aidants des enfants de moins de 12 ans afin de déceler les difficultés liées à l’administration et à la préparation des médicaments non prêt à l’emploi.

Résultats
Sur la période de recueil, 54 questionnaires ont été récupérés. Plus de la moitié (59%) de notre population était âgé de moins de 6 ans. Chez les enfants de moins de 6 ans, 72% des traitements dispensés correspondaient à des spécialités liquides et 6% à des spécialités monolithiques (gélules ou comprimés). Les préparations de la PUI (poudre conditionnée sous forme de gélule à ouvrir) correspondaient à 22% de médicaments dispensées. Près d’un quart (26%) des médicaments prescrits nécessitait une étape de préparation supplémentaire avant administration (gélules à ouvrir ou comprimé/granulés pour suspension buvable). Plus d’un tiers des aidants (37%) ont eu régulièrement recours à la nourriture pour administrer le médicament. Aucun répondant n’a déclaré broyer les comprimés et seul 3 ont déclaré ouvrir des gélules d’une spécialité sur avis du professionnel de santé. Parmi les aidants, 81% d’entre eux ont estimé se sentir globalement bien informés sur les modalités de préparation et d’administration du médicament.

Discussion et Conclusion
Cette enquête explore le ressenti des aidants. Elle a révélé que l’utilisation de nourriture pour administrer le médicament était une pratique courante, qui ne bénéficiait pas systématiquement d’un accompagnement pharmaceutique. Des interactions alimentaires modulant la biodisponibilité doivent être anticipé comme le suggère la littérature [1] Cette pratique révèle également que l’acceptabilité des formes galéniques n’est pas optimale et pourrait engendrer des erreurs de dose, comme rapporter dans la littérature [2] Il apparait donc primordial de renforcer la place des conseils dispensés par le pharmacien auprès des aidants afin de sécuriser l’administration des médicaments, notamment ceux qui ne sont pas prêt pour une administration et nécessite une étape supplémentaire de dispersion dans la nourriture, celle-ci pouvant influencer la biodisponibilité des médicaments.

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