Évaluation de la stabilité chimique des anticorps monoclonaux et des conjugués anticorps-médicament administrés par aérosol intrapéritonéal sous pression (PIPAC)
3 octobre 2024
G. Galy1, V. D’Atri2, M. Buff2, M. Imiolek3, M Hübner4, S. Intidhar Labidi-Galy5, D. Guillarme2, L. Carrez11 Service Pharmacie, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne, Suisse
2 Institut des Sciences Pharmaceutiques de Suisse occidentale, Université de Genève, CMU Genève, Suisse
3 Waters Corporation, Genève, Suisse
4 Service de chirurgie viscérale, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne, Université de Lausanne (UNIL)
5 Département d’oncologie, Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, Suisse
Introduction
La chimiothérapie par aérosol intrapéritonéal sous pression (PIPAC) est une nouvelle approche thérapeutique pour les patients atteints d’un cancer péritonéal. Jusqu’à présent, la plupart des études publiées ont examiné l’administration d’agents cytostatiques établis par PIPAC. Cette étude visait à évaluer l’effet de PIPAC sur deux agents anticancéreux biologiques révolutionnaires, en particulier le pembrolizumab anti-PD1 et le conjugué anticorps-médicament anti-HER2 (ADC) - trastuzumab-deruxtecan.
Méthodes
Nous avons effectué des analyses sur des échantillons de pembrolizumab et de trastuzumab-deruxtecan à des concentrations cliniquement pertinentes avant et après passage du dispositif d’administration de la PIPAC en utilisant une configuration expérimentale de système de conteneur hermétique, imitant la cavité abdominale et en utilisant des caractéristiques identiques à celles de l’utilisation clinique.
Nous avons utilisé une gamme de techniques chromatographiques et spectroscopiques pour explorer les altérations potentielles des structures primaires, secondaires et tertiaires des médicaments, en nous concentrant sur les modifications post-traductionnelles résultant de l’aérosolisation.
Résultats et discussion
Nos résultats indiquent que le PIPAC n’a pas compromis l’intégrité des produits biopharmaceutiques testés. Les variations de tailles des deux médicaments, évaluées par chromatographie d’exclusion de taille (SEC), sont restées inchangées. La chromatographie liquide en phase inverse (RPLC) et la chromatographie d’interaction hydrophobe (HIC) n’ont révélé aucune différence significative dans les variations d’hydrophobicité, le rapport médicament/anticorps moyen (DAR) ou la distribution DAR avant et après le traitement par PIPAC. La spectroscopie de dichroïsme circulaire (CD) a confirmé que les structures secondaires et tertiaires étaient préservées.
Alors que le pembrolizumab n’a montré aucun changement dans les variations de charge après le PIPAC, le trastuzumab-deruxtecan a montré un changement non négligeable dans la quantité de variations de charge sur l’anticorps monoclonal, mais le profil de variants reste inchangée. Ce changement pourrait éventuellement être lié à la composition métallique du dispositif Capnopen® (composé de nickel et de chrome) utilisé dans le PIPAC et pour ces expériences.
Conclusion
Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que le PIPAC ne modifie pas la structure du pembrolizumab et du trastuzumab-deruxtecan, ouvrant la voie à de futurs essais cliniques.