Etude comparative des phénomènes de sorption entre des seringues en copolymère d’oléfine cyclique ou en polypropylène et trois médicaments

Introduction
Les seringues sont largement utilisées pour stocker et administrer des médicaments, et le temps de contact entre les médicaments et les seringues peut varier de quelques minutes à plusieurs semaines. L’objectif de cette étude comparative préliminaire était d’évaluer les phénomènes de sorption potentiels pouvant se produire entre les médicaments et les seringues en polypropylène (PP) et dans un nouveau matériau : Copolymère Cylco Oléfinique (COC).

Méthodes
Des seringues de 50 ml fabriquées soit en COC avec un joint en élastomère lubrifié par du silicone crosslinké (Schott^®), soit en PP avec un joint en élastomère lubrifié par de l’huile de silicone (Pentaferte^®) ont été utilisées. Différentes parties ont été étudiées : des seringues entières assemblées et des parties de seringues individuelles (corps et joint). Les dispositifs ont été mis en contact avec les médicaments (paracétamol 1 mg/mL, diazépam 0,2 mg/mL et insuline 0,5 UI/mL) puis stockés dans l’obscurité à 25°C pendant jusqu’à 96h. Des groupes témoins sans aucune partie du dispositif ont également été inclus. A différents temps de contact, une quantification du principe actif a été effectuée. En outre, des mesures de pH ont également été effectuées. Toutes les analyses ont été effectuées en triplicata.

Résultats
Pour les deux types de seringues, les concentrations de paracétamol n’ont pas varié tout au long de l’étude, pour aucun des trois groupes de contact (seringues assemblées, corps seul, joint seul). Les concentrations de diazépam ont diminué lorsque les solutions étaient en contact avec les seringues en PP entières (perte de 34,9 ± 0,46%) après 96 heures de contact, mais n’ont pas diminué lors du contact avec les seringues en COC. Au contact des joints Pentaferte^®, une perte de 60,8 ± 0,64 % a été constatée, contre seulement 10 ± 0,13 % pour les joints Schott^®. Les concentrations d’insuline en contact avec les seringues en PP complètes ont diminué de 11,58 ± 1,35 %, et de 17,07 ± 3,04 % lorsqu’elles étaient en contact avec le joint seul. Aucune perte significative d’insuline n’a été constatée avec les seringues en COC, ou individuellement avec les corps ou les joints. Le pH a augmenté pour toutes les solutions en contact avec les parties de la seringue Pentaferte^®, par exemple de 0,52 ± 0,19, 0,31 ± 0,07 et 0,51 ± 0,01 unités de pH pour respectivement les solutions de paracétamol, de diazépam et d’insuline en contact avec les seringues entières assemblées. Les variations de pH étaient encore plus prononcées pour les solutions en contact avec joint uniquement. Ce phénomène n’a pas été observé pour les solutions en contact avec les éléments des seringues Schott® ^®ou dans les groupes de contrôle.

Discussion/Conclusion
Les seringues en COC ont induit moins de sorption de diazépam et d’insuline que les seringues en PP. Le matériau du joint semble être la cause principale de cette interaction. L’alcalinisation des médicaments en contact avec les parties des seringues en PP pourrait être causée par des composés relargable, et devrait faire l’objet d’une étude plus approfondie.
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