Dosage des ions des poches de nutrition parentérale individualisée NPI pédiatrique par un spectromètre d’émission atomique à plasma micro-onde : pas si facile pour le pharmacien !
5 octobre 2022
C. Salvez, L. Delnoy, E. Baba, C. Monchy, , W. David, C. Skorka, S. Bulcourt, D. Dautel.Centre Hospitalier de Valenciennes
Introduction
Depuis trois ans, le dosage en routine des ions Na et K des poches de NPI est réalisé par un spectromètre d’émission atomique à plasma micro-onde, le MP AES 4210, dont la prise en main est plus complexe que le photomètre de flamme utilisé auparavant.
Suite aux difficultés rencontrées par certains utilisateurs, nous avons voulu quantifier et identifier la nature des problèmes. Pour cela, nous avons mis en place un questionnaire à compléter par le pharmacien pour suivre l’utilisation.
Matériel et méthode
Nous avons diffusé un questionnaire à compléter quotidiennement par le pharmacien ou l’interne durant 25 jours étendus sur une période de 5 semaines. Il répertorie le nombre d’échantillons à analyser, ceux repassés, le nombre de poches refaites et si l’aide d’une autre personne a été nécessaire. Un écart supérieur à +/- 10% de la concentration théorique en Na et K est considéré comme non conforme (NC). Après 2 résultats NC, la poche est détruite.
Résultats
Quatre pharmaciens et 1 interne nouvellement formé ont complété le questionnaire. Un total de 508 échantillons a été analysé, parmi lesquels 47 échantillons ont été repassés (9,25%) et 1 NPI (0,2%) a été refabriquée pour non-conformité. 35 des 47 échantillons ré analysés (75%) l’ont été suite à une erreur technique du pharmacien (erreur de gamme, oubli étalonnage de l’appareil). L’interne a eu besoin d’aide et a fait appel au pharmacien référent à 6 reprises tandis qu’un pharmacien a fait appel au pharmacien référent une fois.
Deux pannes sont survenues pendant l’étude, après le démarrage de la production du jour. 25 poches ont été détruites par défaut d’analyse pour un coût de 1250€. Le MP AES 4210 n’a pas été fonctionnel 3 jours, imposant une production en double contrôle. La 1ère s’est avérée être une panne du générateur d’azote. Nous avions rencontré le même problème un mois auparavant. Le pharmacien ainsi que le biomédical n’ont pas réussi à redémarrer l’appareil. L’aide du pharmacien référent a été nécessaire. La 2nde panne a concerné la sonde de prélèvement, qui était bouchée. Après analyse, il s’est avéré que l’action préventive de nettoyage de la sonde à réaliser tous les 6 mois n’avait pas été réalisée par le biomédical. Son nettoyage a solutionné le problème.
Discussion - Conclusion
Bien que les résultats fournis par le MP AES soient fiables, son utilisation reste complexe, en particulier dans la gestion des pannes. Cela entraîne un surcoût pour le service et une désorganisation de l’équipe. Il apparait nécessaire de rédiger des ressources documentaires de qualité, permettant à l’utilisateur d’être autonome et plus serein dans la gestion des problèmes durant l’analyse des échantillons de NP, en particulier lors des changements d’interne. Avec un recul de 3 ans, nous avons pu identifier et résoudre de nombreux problèmes ce qui nous permettra de créer un arbre décisionnel le plus exhaustif possible en fonction des diverses difficultés rencontrées.