Conforme ou non-conforme ? Quand les contrôles in-process et analytiques libératoires ne sont pas en phase.

23 novembre 2020

Naveau M1 . Annereau M2. Fleury T2. Sakji I1. Villain A1. Marliot G1. Feutry F1. 1 Centre Oscar Lambret, Pharmacie, Lille, France
2 Institut Gustave Roussy, Pharmacie, Villejuif, France

Introduction
Afin d’assurer la sécurité et la qualité de nos préparations magistrales de chimiothérapies, une sécurisation in-process par contrôle gravimétrique couplé à une identification de chaque flacon par code DataMatrix® a été mise en place et permet le contrôle de 100% de notre production (diffuseurs et essais cliniques (EC) compris). Bien que l’exactitude des pesées ait été démontrée, l’étape d’identification du flacon réalisée juste en amont de la préparation n’exclut pas le prélèvement dans un mauvais flacon. Un contrôle de cohérence entre notre suivi in-process (SIP) et le dosage analytique final (DAF) par QCPrep a donc été envisagé.

Matériel et méthode
228 préparations, acceptées par nos contrôles SIP et représentatives de notre production ont été échantillonnées et dosées à l’aide d’un QCPrep. La conformité analytique était fixée à +/- 15% d’erreur sur la dose. En cas de divergence SIP/DAF, les non-conformités (NC) étaient analysées au cas par cas.

Résultats
13/228 préparations ont été identifiées comme des NC lors du DAF soit 5,7%. Un cas concernait une divergence qualitative (docetaxel au lieu de paclitaxel) et était dû à un changement de formulation impactant le spectre UV/visible et donc la bonne reconnaissance par le QCPrep. Les 12 autres cas concernaient des erreurs quantitatives (dosage de -22,61% à 18,71%) alors que les erreurs sur les pesées étaient seulement de -2,88% à 6,77%.
Les hypothèses envisagées (et cumulables) étaient :
• Problème d’homogénéisation ; en accord avec la forte proportion en sous-dosage (11/12) et le retour des centres pratiquant le contrôle analytique.
• Difficultés à doser le cisplatine (4/12) ; le cisplatine absorbant très peu et de manière non-spécifique dans l’UV-visible, impact fort de la formulation/facteurs extérieurs ?
• Petits volumes (< 3mL) (3/12) : contrôle gravimétrique difficile ou impact fort de la dilution ?
• Médicaments à reconstituer (3/12) : qualité de la dissolution initiale et cumul des étapes gravimétriques ?

Conclusion
La réalisation des dosages des 228 préparations a permis de confirmer la sécurité de notre circuit de préparation, notamment d’un point de vue qualitatif (1 seule NC suite à une erreur liée au contrôle analytique). L’origine des divergences quantitatives semble plutôt liée à des difficultés analytiques (homogénéité des préparations, analyse spectrale non spécifique, résultats en concentration potentiellement impactés par les fortes dilutions) qu’à des difficultés gravimétriques même si le cas des médicaments à reconstituer peut introduire des erreurs par cumul de pesées. Ces résultats, complétés par l’universalité (diffuseurs et EC), le faible coût, le faible niveau technique et l’intervention possible pendant l’acte de préparation valide notre choix d’une libération paramétrique pour les préparations magistrales de chimiothérapies.

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