Administration du DARATUMUMAB par voie sous cutanée (DSC) : quelle solution pour réduire les douleurs liées à l’administration du médicament ?

4 octobre 2023

C. Hay, J. Villain, I. Dagrenat, M. Boisgontier
Centre Hospitalier de Compiègne Noyon, France

Objectifs
Le DSC est administré en Hôpital de Jour (HDJ) pour le traitement du myélome multiple. Le passage de l’administration par voie intraveineuse (IV) à la voie SC permet une diminution de 97% du temps d’injection donc une meilleure fluidité dans l’organisation des HDJ. Cependant, depuis le passage à la voie SC qui dure environ 5 minutes, les IDE relèvent la survenue de troubles musculo squelettiques (TMS). L’objectif de ce travail est d’évaluer l’utilisation d’un pousse-seringue (PS) pour l’injection par voie SC.

Méthodes
Un questionnaire comparatif entre l’injection manuelle et l’injection par PS est proposé aux IDE en HDJ. Il est inspiré de la check-list OSHA utilisée par la société Américaine NIOSH pour dépister des situations de travail pouvant présenter des risques de TMS. La répétitivité des gestes, la facilité de branchement et d’injection (effort manuel/ posture contraignante/pression cutanée) et le confort du patient sont des critères notés sur une échelle de 0 à 3. Parallèlement, l’impact économique de l’utilisation d’un PS est évalué en comparant les coûts des DMS nécessaires.

Résultats
Le questionnaire réalisé par 6 IDE montre une satisfaction avec l’utilisation des PS : le PS leur semble plus confortable pour le patient et pour eux-mêmes (3/3). Aucune différence n’existe en termes de facilité de branchement de la seringue et de répétitivité des gestes. L’injection manuelle nécessite un effort et une posture contraignante des IDE (0/3) tandis que le PS n’en nécessite aucun (3/3). Une forte surpression cutanée douloureuse est notifiée avec l’injection manuelle (1/3) alors que celle-ci est plus légère avec le PS (2/3).
L’usage d’un PS nécessite des DMS supplémentaires : un prolongateur, un cathéter court veineux périphérique et un pansement à cathéter. Le coût matériel de l’injection du DSC via un PS est négligeable, il passe de 1.05 € par voie manuelle à 1.73 € avec un PS. Aucun coût supplémentaire n’est nécessaire car les PS sont déjà présents dans le service. Concernant le prolongateur, les IDE souhaitaient un prolongateur long pour le confort de pose tandis que le pharmacien recommande un prolongateur court pour minimiser le volume mort. Le compromis est un prolongateur de 25cm avec un volume mort de 0.2mL, soit 1.3% du volume total à injecter. Après une phase d’évaluation et un temps d’apprentissage pour l’installation du PS, le prolongateur de 25cm est retenu.

Discussion/Conclusion
Le développement de la forme SC permet une meilleure fluidité dans l’organisation des HDJ en réduisant considérablement le temps de présence des patients. Le PS est une véritable solution pour limiter les douleurs chez les IDE.
L’extension de l’utilisation des PS pour d’autres anticorps injectés par voie SC à administrer en plus de 5 minutes est en cours de discussion.

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