Validation d’une méthode de dosage indicatrice de stabilité par chromatographie liquide à haute performance à détection ultra-violet de l’epalrestat
1er octobre 2025
V. Raffet, I. Palmieri, P. Marchadour, C. Cotteret, A. Schweitzer-ChaputAPHP, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris
Introduction
La carence en phosphomannomutase 2 est le trouble congénital de glycosylation le plus fréquent. Cette maladie génétique entraine des troubles du développement cérébelleux important avec un phénotype très variable selon les patients. Il n’existe pour l’instant pas de traitement curatif mais plusieurs études cliniques montrent que l’epalrestat, un antidiabétique non commercialisé en Europe, pourrait être efficace sur les symptômes cérébelleux de cette pathologie. Une étude clinique sur le repositionnement de ce médicament dans cette indication est en cours d’élaboration.
Objectif
L’objectif de ce travail est de développer et valider une méthode de dosage indicatrice de stabilité par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) selon les critères ICH pour valider la fabrication et stabilité d’une préparation hospitalière de gélules d’epalrestat.
Matériel & Méthodes
Une méthode analytique indicatrice de stabilité par HPLC en polarité de phase inverse couplée à un détecteur à barrette de diodes a été développée et validée selon les recommandations ICH Q2 R1. Le système chromatographique comprend une colonne Polaris® C18 et une phase mobile composée d’un mélange d’acétonitrile et d’un tampon phosphate 25mM pH 6.5 (32-68% v/v). La détection et quantification est réalisée à l’aide d’un détecteur à barrette de diodes à longueur d’onde de 396nm. Des tests de dégradation forcée ont été réalisés dans les conditions de stress suivantes : milieu acide (HCL 0,01M), basique (NaOH 0,005M), et oxydant (H2O2 1,5%) à température ambiante pendant 1h. La dégradation à la lumière naturelle a également été mené en solution et sur la poudre pure pendant 1h.
Résultats
La méthode indicatrice de stabilité est linéaire (R²= 0,984), fidèle (répétabilité <0,3% ; CV de fidélité intermédiaire <1%) et juste (erreur relative <2% sur les différents niveaux de contrôle). L’étude de dégradation a mis en évidence des produits de dégradations, sans coélution avec le pic de notre molécule. De plus, aucune déformation du pic ou du spectre UV n’a été mis en évidence, notre méthode est spécifique. L’exposition à la lumière naturelle de la poudre n’a pas mis en évidence de photosensibilité, mais l’exposition de l’epalrestat en solution met en évidence une dégradation de 27% en 10min.
Conclusion-Discussion
La méthode est validée selon les critères de la directive internationale ICH Q2 (R1) et permet la mise en place d’un dosage d’epalrestat. La photosensibilité en solution nécessitant un protocole strict de manipulation, une optimisation de ce dernier est à réaliser pour améliorer l’exactitude.