Préparation centralisée de chimiothérapies : comparaison entre l’acquisition d’un isolateur et d’un automate de fabrication
Objectif
Dans le contexte de la centralisation de la production des chimiothérapies, des automates de fabrication sont en cours d’implantation dans les établissements hospitaliers. L’objectif de cette étude est d’évaluer 2 stratégies qui s’offrent au centre hospitalier d’Argenteuil pour la prise en charge de l’activité complète de préparation de chimiothérapies (15 000 préparations/an) : l’acquisition d’un nouvel isolateur ou d’un automate de fabrication.
Matériels et Méthodes :
L’unité de reconstitution centralisée serait équipée soit d’isolateurs rigides en surpression en flux tendu, installés dans une zone à atmosphère contrôlée (ZAC) de classe D (effectif nécessaire : 4 préparateurs), soit de l’automate de fabrication, Cytocare® (Health-Robotics) commercialisé en 2006. Cet appareil serait installé dans une ZAC de classe B (effectif nécessaire : 2,5 préparateurs). Ces 2 procédés sont comparés grâce à une grille d’évaluation et les coûts d’exploitation sont évalués sur 5 ans (calculés pour 15 000 préparations sur 261 jours/an) et déclinés selon 3 groupes de dépenses : équipements, dépenses de fonctionnement et de personnel.
Résultats et discussion
L’automate permet d’augmenter la qualité du processus de fabrication en diminuant le risque d’erreurs humaines, d’accélérer le processus de fabrication (3 minutes/préparation), de supprimer les dosages de contrôle en fin de préparation (par double contrôle laser et pesée). Cependant, il nécessite de travailler en ZAC B et il pose des problèmes de processus de fabrication (pose du perfuseur et préparation de seringues). Le coût total sur 5 ans engendré par l’utilisation du Cytocare® est de 1 493 200 euros versus 1 182 600 euros pour l’isolateur sans prendre en compte le coût des dosages pour le contrôle du produit fini.
Conclusion
Malgré une différence de coût entre les 2 procédés, l’automate apporte une alternative intéressante par son adaptabilité et sa reproductibilité, et permet de s’affranchir des aléas humains. Néanmoins des incertitudes résident : adhésion du personnel à la nouveauté, complexité du paramétrage de l’appareil, exclusion de certaines molécules et délais d’intervention du service après vente.