Intérêt de l’analyse globale des risques (AGR) pour la sécurisation de la production des chimiothérapies

23 novembre 2020

S. HOUARI1, F. CAMUS2, A. GOHARI1, F. TENDJAOUI1, C. DUVERNET1, M. YAV1, G. BENOIT1, J. FILLON1 1 - Département Pharmacotechnie ; Service Pharmacie ; Groupe Hospitalier Est-Parisien (AP-HP)
2 - Département Médicament ; Service Pharmacie ; Groupe Hospitalier Est-Parisien (AP-HP)

Introduction
La gestion des risques liés au circuit des chimiothérapies nécessite la mise en œuvre d’approches rétrospectives, comme les Comités de Retour d’Expérience (CREX), et des méthodes prospectives. La Haute Autorité de Santé recommande la mise en œuvre d’analyses prospectives à l’aide de méthodes qualitatives et quantitatives. L’objectif de cette étude est de mettre en œuvre une analyse prospective par la méthode AGR, pour évaluer sa faisabilité et l’impact des résultats obtenus.

Matériels et méthode
L’AGR a été réalisée lors de 8 réunions de 30 minutes entre novembre 2017 et juin 2018, par un groupe de travail composé de pharmaciens et préparateurs en pharmacie exerçant au sein de l’unité de préparation des chimiothérapies. La première étape consiste en une analyse fonctionnelle de l’ensemble du processus allant de la réception de l’ordonnance à la livraison des préparations dans le service. Suite à cette analyse, une cartographie des situations dangereuses (SD) est construite par le groupe de travail, et un indice de priorité est affecté à chaque SD. Les SD prioritaires sont déclinées en scénarios auxquels est affecté un indice de vraisemblance et de gravité. A partir de ces deux indices, on détermine la criticité initiale (Ci) (acceptable C1, tolérable sous contrôle C2 ou inacceptable C3). Les scénarios de Ci = C2 et C3 sont traités par des actions de réduction des risques (ARR), pour atteindre une criticité résiduelle (Cr) inférieure à la Ci. Les moyens nécessaires à la mise en place des ARR sont quantifiés grâce à une échelle d’effort définie en groupe de travail. Leur effet est hiérarchisé en fonction de leur efficacité attendue.

Résultats
Le groupe de travail a identifié 82 SD, dont 15 prioritaires, aboutissant à 44 scénarios d’accidents dont 1 de criticité inacceptable (erreur d’utilisation d’un reliquat). Le risque humain (61% des scenarios) regroupant l’ensemble des erreurs humaines est le plus représenté. L’étape de production dans l’isolateur est la plus à risque (48% des scenarios). Un plan d’action de réduction de risque comprenant 9 ARR a été rédigé, couvrant l’ensemble des scenarios prioritaires. Cela a permis la diminution du nombre de scenarios acceptables sous contrôle (18% à 5%) et la disparition du scenario inacceptable (par révision de nos procédures et amélioration de la traçabilité des contrôles visuels). 1 ARR nécessite un effort faible, 3 ARR un effort moyen et 1 ARR un effort important. Parmi le plan de réduction de risques, 2 ARR sont très efficaces (standardisation du processus), 2 moyennement efficaces et enfin 5 ARR faiblement efficaces.

Discussion / Conclusion
La méthode AGR nous a permis d’identifier et de hiérarchiser rapidement les risques sur le processus de production. Cela en fait donc une méthode adaptée à la gestion des risques en unité de production des chimiothérapies, qui peut être remise en œuvre à chaque changement important de pratiques.

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