Evaluation de la robustesse du procédé de fabrication de formes orales imprimées en 3D par extrusion semi-solide : application à la mélatonine
1er octobre 2025
L. Lemierre1,2 , D. Stefanelli1 , S. Roulon1 , I. Soulairol1,2,3 1 MB Therapeutics, Montpellier, France2 ICGM, Université de Montpellier, CNRS, ENSCM, Montpellier, France
3 Département de pharmacie, CHU de Nîmes, Nîmes, France
Objectif
Ce travail évalue la robustesse du procédé de fabrication de formes orales personnalisées de mélatonine (3 mg) par impression 3D semi-solide, via la production de trois lots de préparations hospitalières.
Méthode
Chaque lot comprend 600 unités imprimées par extrusion semi-solide à partir de cartouches de pâte médicamenteuse produites industriellement, contenant principe actif et excipients. La fabrication inclut l’impression, suivie d’un séchage in situ. Des contrôles qualité sont réalisés selon la Pharmacopée Européenne en vigueur : uniformité de masse (2.9.5), uniformité des préparations unidoses par la variation de masse (2.9.40), et désagrégation (2.9.1). La robustesse du procédé est évaluée par analyses statistiques de capabilité (descriptives, normalité, Cp/Cpk) sur les masses pesées (30 unités par lot).
Résultats
Le procédé atteint une cadence de 1 unité/10 secondes, soit 1h22 d’impression par lot, complétée par 10 minutes de séchage in situ. Les résultats analytiques confirment la conformité des trois lots testés aux exigences de la Pharmacopée Européenne.
Pour l’uniformité de masse (2.9.5), les masses moyennes sont de 32,94 mg (lot n°1), 32,52 mg (lot n°2) et 31,62 mg (lot n°3), avec des écarts-types de 0,41 mg, 0,75 mg et 0,58 mg respectivement. Les indices Cp/Cpk sont conformes au critère d’acceptation d’un minimum à 1,3, et démontrent la capabilité du procédé.
Concernant l’uniformité de dosage (2.9.40), les teneurs moyennes sont de 102,1 %, 100,1 % et 97,96 % respectivement. Les écarts-types relatifs (ETR) sont inférieurs ou égaux à 2 %, avec des valeurs d’acceptation (VA) inférieures à 15,0 (2,9 ; 5,4 ; 5,1), validant la conformité des trois lots.
Enfin, les temps de désagrégation à 37 °C, compris entre 88 et 146 secondes en moyenne, permettent de qualifier les unités d’orodispersibles, selon la monographie 2.9.1.
Conclusion et discussion
L’étude renforce l’intérêt et la sécurisation patient d’une production hospitalière de formes orales imprimées en 3D semi-solide, automatisée, rapide, reproductible et conforme. La capabilité statistique (≥1,3) observée valide la robustesse du procédé, adapté à des productions personnalisées, notamment pédiatriques ou à marge thérapeutique étroite ou pour des petites séries ayant des tailles de lots de 100 à 1000 unités.