Analyse rétrospective des incompatibilités physico-chimiques des médicaments injectables dans un service d’hématologie.

4 octobre 2018

G.Sicard 1, R.Fanciullino1,2, R.Costello3, S.Gensollen20 1 SMARTc, CRCM, UMR Inserm 1068, CNRS UMR 7258, Aix Marseille Université U105, Faculté de Pharmacie, 27 Boulevard Jean Moulin - CS 30064 - 13385 Marseille, France
2 Pharmacie, Hôpital de la Conception, 147 Boulevard Baille, 13005 Marseille
3 Service d’hématologie, Hôpital de la Conception, 147 Boulevard Baille, 13005 Marseille

Objectifs

Chez le patient recevant des perfusions complexes, la connaissance et la gestion des incompatibilités physico-chimiques sont essentielles. Ces interactions ont été décrites comme responsables de la majorité des erreurs et/ou des accidents liés à l’administration parentérale de médicament. Les objectifs de cette étude sont : la mise au point d’un outil simple d’aide à la détection de ces incompatibilités et l’analyse des prescriptions des patients hospitalisés au sein du service d’hématologie de l’Hôpital de la Conception, AP-HM, Marseille.

Méthodes

Dans un premier temps nous avons effectué une revue de la littérature dans le but de mettre au point l’outil d’analyse des incompatibilités. Dans une seconde étape nous avons voulu tester cet outil à travers une étude rétrospective des prescriptions des patients hospitalisés en unité d’hématologie, recevant plus de 2 injectables différents et ce sur une période de 1 an.

Résultats

L’analyse des consommations du service d’hématologie, sur un an, nous a permis d’établir la liste des médicaments injectables les plus prescrit : 117 principes actifs, 3 solvants et 1 nutrition parentérale. A partir de cette liste nous avons construit un outil répertoriant les principales interactions (compatibilité, incompatibilité, compatibilité variable) et ce pour chaque couple de molécule. 7381 couples d’interaction ont été analysées : 1492 sont compatibles (20,2 %), 532 sont incompatibles (7,2 %), 71 ont une compatibilité variable (1,0 %) et 5286 pour lesquels les phénomènes de compatibilités ne sont pas décrits (71,6 %).
Sur les 680 prescriptions analysées, 430 contenaient plus de 2 injectables. Cela représente 15177 couples d’interactions possibles. Sur ces couples, 22,3 % étaient compatibles, 7,0 % incompatibles, 0,4 % avec une compatibilité variable et pour 70,3 % la compatibilité n’est pas décrite. Nous avons mis en évidence que le nombre d’incompatibilité est proportionnel au nombre d’injectable prescrit et devient supérieur à 1 dès 7 injectables.

Discussion-Conclusion

Cette étude a permis la mise en place d’un outil d’aide à la détection des incompatibilités et la détermination de la population la plus à risque. L’élaboration et l’utilisation de cet outil permet lors de l’analyse pharmaceutique, en complément de l’analyse des données biologiques du patient, des interactions PK/PD, de détecter les interactions liées à la co-administration des médicaments injectables en Y. Ces interactions, bien que souvent méconnues, ne sont pas pour autant dénuées d’effets chez les patients.

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