Etude de stabilité d’une solution injectable de kétamine, morphine et lorazépam dans des seringues à 5±3°C

14 octobre 2019

M.-L. Colsoul 1,4, J.-D. Hecq2,4, L. Defrene1, N. Goderniaux1,4, , M. Closset1,4, L. Soumoy2,4, B. Bihin3,4, J. Jamart4, L. Galanti1,4 1 Laboratoire médical, CHU UCL Namur, 1 avenue Therasse, 5530 Yvoir, Belgium
2 Département de pharmacie, CHU UCL Namur, 1 avenue Therasse, 5530 Yvoir, Belgium
3 Unité de support scientifique, CHU UCL Namur, 1 avenue Therasse, 5530 Yvoir, Belgium
4 Drug Stability Research Group, CHU UCL Namur, 1 avenue Therasse, 5530 Yvoir, Belgium

Contexte et objectif
Un injectable contenant de la kétamine, de la morphine et du lorazépam est administré aux patients en soins palliatifs dans le but de soulager la douleur. Cet injectable est préparé par le personnel infirmier selon les demandes, mais la connaissance de sa stabilité pourrait permettre une préparation à l’avance et en lots par une unité centralisée de reconstitution des injectables (UCRI). L’objectif de cette étude était d’évaluer la stabilité physico-chimique de l’injectable dans des seringues à 5±3°C à deux niveaux de concentrations couramment utilisés.

Méthode
Cinq seringues ont été préparées dans des conditions aseptiques pour chaque niveau de concentration (faible concentration : kétamine 1,5 mg/ml, morphine 1,5 mg/ml et lorazépam 0,1 mg/ml ; haute concentration : kétamine 5 mg/ml, morphine 6 mg/ml et lorazépam 0,3 mg/ml). Les solutions ont été stockées à 5±3°C pendant 25 jours et la stabilité a été périodiquement investiguée (tous les jours durant la première semaine, puis 3 fois par semaine). Des inspections visuelles ont été réalisées pour s’assurer de l’absence de particule et de changement de couleur tandis que des inspections au microscope ont permis de vérifier l’apparition éventuelle de cristaux. Le pH a été mesuré pour évaluer sa stabilité et les absorbances à 350, 410 et 550 nm ont été mesurées pour estimer la turbidité des solutions. Les concentrations des molécules ont été déterminées par chromatographie liquide à ultra-haute performance avec un détecteur à barrettes de diodes.

Résultats
Des cristaux étaient visibles à l’œil nu après 23 jours dans les solutions de faible concentration et après 11 jours dans celles de haute concentration. Des cristaux étaient déjà observés au microscope après 7 jours dans les solutions de haute concentration. Le pH et les absorbances à 410 et 550 nm étaient stables. Par-contre, l’absorbance à 350 nm a diminué après 11 et 7 jours dans les injectables de basse et de haute concentration respectivement, ce qui suggère la dégradation d’un composé absorbant à cette longueur d’onde.

Selon les recommandations de l’ICH, les solutions étaient considérées comme chimiquement stables tant que la limite basse de l’intervalle de confiance unilatéral à 95% était supérieure à 90% de la concentration initiale. La kétamine et la morphine étaient stables durant 25 jours tandis que le lorazépam était instable après 3 jours dans les solutions de basse concentration et 1 jour dans celles de haute concentration.

Conclusion
Les solutions injectables contenant de la kétamine, de la morphine et du lorazépam utilisées en soins palliatifs sont instables à 5±3°C après 3 ou 1 jour(s) en fonction de la concentration. Par conséquent, il n’est pas possible d’envisager leur préparation à l’avance par une UCRI.

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