Impact de la stabilité du daratumumab en sous-cutané sur son circuit de dispensation et d’administration

28 septembre 2021

Mbouyou A.1, Kerr G.1, Lecoutre A.1, Courtin J.1, Pinturaud M.1, Vasseur M.1,2, Odou P.1,2
1 Institut de Pharmacie, CHU de Lille, Lille, France
2 Groupe de Recherche sur les formes Injectables et les Technologies Associées (GRITA), Centre Hospitalier Universitaire de Lille, Lille, France

Objectifs
L’agrément en mars 2021 du daratumumab injectable par voie sous-cutanée (DSC) a impulsé une refonte des pratiques de prescription et d’organisation de nos services d’hématologie. Le DSC permet une administration plus rapide et occupe la même place que le daratumumab IV (DIV) dans la prise en charge (PC) du myélome multiple. Son usage est un gain dans la PC patient, motivant une bascule graduelle des prescriptions de DIV en DSC. Toutefois, sa stabilité de 4h après mise en seringue a un impact organisationnel important sur l’unité de préparation centralisée des cytotoxiques (UPCC). L’objectif est d’instaurer, en l’attente d’études de stabilité complémentaires, un circuit de dispensation alternatif du DSC, et d’en évaluer l’impact sur les services de soins.

Méthodes
Une analyse de risque comparant décentralisation via un circuit spécifique, et centralisation de la préparation a été conduite. Ont été pris en compte : les risques de contamination chimique et microbiologique de la préparation, de l’environnement, des acteurs du circuit ; et les aspects organisationnels, financiers et sécuritaires. Un questionnaire noté sur une échelle de 1 à 5 sur les effets du circuit sur la PC patient, l’organisation des services et le personnel a ensuite été déployé.

Résultats
Un circuit spécifique au DSC est initié en avril 2021. Un flacon de DSC est attribué à un patient après validation pharmaceutique de la prescription, via un numéro d’ordonnancier. Il est dispensé à l’UPCC sous contrôle d’un second intervenant. L’IDE procède à la mise en seringue à l’aide de systèmes de transfert clos (Chemolock® ICU Medical) limitant les risques de contaminations. La sécurisation du circuit est garantie par le maintien quotidien de la traçabilité par l’UPCC.
En juin 2021, les dispensations de DIV ont chuté à environ 3 par semaine en moyenne contre 31 en mars 2021 ; au profit du DSC qui a désormais un taux de dispensation à 26 par semaine contre 1 par mois auparavant. L’enquête menée auprès de 10 IDE des 2 services impliqués, montre une satisfaction globale du circuit avec une moyenne de 4.1/5, une amélioration de la PC patient à 4/5. Le circuit a un impact à 4/5 sur la programmation, aucun sur les annulations et peu sur la gestion des retours de cures (2.2/5). La satisfaction et la confiance des IDE vis-à-vis des systèmes de transfert clos sont de 4.3/5 et 4.6/5. 86% notent cependant une augmentation de leur charge de travail.

Discussion/Conclusion
La généralisation de l’usage du DSC a un effet positif sur la PC patient. La mise en place du circuit spécifique du DSC est une solution efficace mais vouée à rester temporaire. En effet, l’augmentation de la charge de travail des équipes soignantes et l’impossibilité de transposer ce circuit aux services distants de l’UPCC, ou aux patients hospitalisés à domicile ; démontre l’intérêt d’un retour à une préparation centralisée dès l’obtention d’études de stabilité en seringue complémentaires.

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