Evaluation biologique de l’exposition professionnelle aux médicaments anticancéreux en secteur hospitalier

Pour évaluer les risques liés à la manipulation des médicaments anticancéreux et évaluer l’efficacité des mesures de prévention mises en place, des données quantitatives fiables sur les niveaux d’exposition à ces composés sont nécessaires. La surveillance biologique, en prenant en compte toutes les voies d’exposition, est un des moyens privilégiés pour déterminer l’imprégnation du personnel. Parce que le cyclophosphamide, l’ifosfamide, le méthotrexate et le 5-fluorouracile sont largement utilisés, ils ont été choisis comme marqueurs biologiques de l’exposition aux médicaments anticancéreux.

Ces marqueurs ont été dosés dans les urines des salariés potentiellement exposés et travaillant dans les pharmacies hospitalières (unités de reconstitution) et dans les services de soin (hôpital de jour et secteur conventionnel). Les catégories de personnel concernées étaient les pharmaciens, les préparateurs, les médecins, les infirmières, les aides-soignantes, les agents des services hospitaliers (ASH) et, dans chaque centre hospitalier, des prélèvements urinaires ont été effectués en début et fin de poste durant une semaine.

Grâce à une préparation optimisée des échantillons urinaires et une technique analytique performante, des concentrations urinaires mesurables des 4 marqueurs biologiques choisis ont pu être observées, mettant en évidence des expositions aux médicaments anticancéreux variables suivant le centre hospitalier, le service ou le poste de travail.

Cette évaluation biologique permet aujourd’hui de juger de l’efficacité des techniques de travail et des moyens de protection mis en place dans chaque centre hospitalier. Par ailleurs, elle constitue pour les préventeurs et le personnel concerné l’outil nécessaire pour évaluer au mieux les risques liés à la manipulation des médicaments anticancéreux et poursuivre leur démarche de prévention.