Etude comparative de l’exposition du personnel aux cytotoxiques entre un hôpital français et un hôpital tunisien

3 octobre 2019

K. Zribi1, A. Rajkumar², H. Aboudagga², E. Zribi1, M. Frikha3, F. Safta1, L. Le2,4, E. Caudron2,4
1 Faculté de pharmacie de Monastir – Université de Monastir – Tunisie
2 Service pharmacie – Hôpital Européen Georges Pompidou Paris
3 Service d’oncologie – CHU Habib Bourguiba Sfax – Tunisie
4 Lip(sys)² chimie analytique pharmaceutique – Université Paris Saclay Châtenay-Malabry


Objectif
En Tunisie, l’activité d’oncologie s’est beaucoup développée. Actuellement, la centralisation des préparations cytotoxiques n’est pas obligatoire malgré un meilleur accès aux médicaments anticancéreux. Les médicaments sont reconstitués au sein des unités de soins par le personnel infirmier selon la prescription médicale. Afin de sécuriser l’administration des chimiothérapies, une réflexion pour la création d’unité de reconstitution centralisée a été entreprise au sein des hôpitaux tunisiens. Dans l’objectif d’accompagner ces hôpitaux, un projet a été financé par la DGOS pour évaluer les risques associés aux pratiques actuelles et définir les besoins pour une sécurisation de la prise en charge. L’objectif de ce travail est d’évaluer la contamination de surfaces par les anticancéreux et de comparer l’exposition du personnel aux cytotoxiques entre un centre tunisien et un centre français.

Matériel et méthodes
En 2018, une investigation des contaminations environnementales par des résidus de médicaments cytotoxiques dérivés du platine a été menée au sein du service d’oncologie de l’Hôpital Universitaire de Sfax en Tunisie et de l’Hôpital Européen Georges Pompidou en France. A partir de ces mesures, le risque d’exposition potentielle a été évalué selon une méthodologie d’analyse de risque (Lê et al. 2017). Le risque de chaque mode de défaillance est quantifié par un indice de priorité de risque (IPR) calculé à partir de la gravité, la fréquence d’exposition, l’exposition et son évitabilité.

Résultats
Au total, 297 échantillons ont été analysés (116 en Tunisie et 181 en France). En Tunisie, 67% des échantillons étaient contaminés (taux moyen de contamination =374 ng ; max =3777 ng). En France, 18% des échantillons étaient contaminés (moy 20 ng ; max 46,8 ng). L’IPR moyen en Tunisie était de 143 versus 26 en France mettant ainsi en évidence un risque potentiel d’exposition largement supérieur pour le personnel Tunisien. Ce risque est considéré comme inacceptable en particulier pour le personnel infirmier.

Discussion – Conclusion
Notre étude a montré une différence entre les contaminations résiduelles par les anticancéreux entre les deux sites ainsi que vis-à-vis du risque d’exposition du personnel. Cette différence principalement associée à une différence de moyens et de pratiques majore le risque d’exposition des acteurs. Malgré les moyens engagés pour une amélioration de l’accessibilité au traitement, le manque de moyens pour la sécurisation de la préparation et des acteurs est majeur. Une centralisation de la préparation et une formation des professionnels devraient permettre de réduire ce risque à un niveau acceptable, comme l’a montré l’expérience française.

Lê et al. Safety analysis of occupational exposure of healthcare workers to residual contaminations of cytotoxic drugs using FMECA security approach. Science of the Total Environment 599–600 (2017) 1939–1944

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