Circuit informatisé et protocolisé des chimiothérapies injectables : impact économique de la prévention des erreurs de prescription

Une analyse coût bénéfice a été menée pour déterminer les coûts et bénéfices économiques d’une analyse pharmaceutique en prévention des erreurs de prescriptions au sein d’un processus de prescription informatisé entièrement protocolisé et standardisé, dans une unité de pharmacie (CHU) comparé avec une organisation théorique sans analyse pharmaceutique. Le point de vue adopté est celui du payeur, à savoir l’assurance maladie limité aux coûts hospitaliers (coût médical direct uniquement). Un modèle d’analyse de décision a été utilisé pour comparer deux stratégies : avec analyse pharmaceutique (+/- intervention pharmaceutique) et sans analyse pharmaceutique.

Les résultats sont exprimés en terme de ratio bénéfice/coût et bénéfice total. La robustesse des résultats a été évaluée par une analyse de sensibilité.

Durant un an, l’incidence des erreurs de prescriptions a été estimée à 1,5% [1,3 – 1,7], i.e. 218 erreurs de prescriptions évitées. Le nombre de jour d’hospitalisation évité a été estimé à 419 jours ou 1,9-0,3 jour par erreur de prescription. L’analyse cout bénéfice a permis d’estimer un ratio coût-bénéfice de 33,3 (17,34€/0,52€) et un bénéfice total de 16,82€ par analyse pharmaceutique soit 249 844 € par an.

L’analyse de sensibilité a montré la robustesse des résultats. Notre étude montre un bénéfice économique important de la mise en place d’une analyse pharmaceutique et des interventions pharmaceutique dans la prévention des erreurs de prescriptions. Le pharmacien clinicien apporte une plus value et un bénéfice économique, permettant d’éviter l’utilisation inutile de médicament anticancéreux onéreux et des hospitalisations. La prescription informatisée des traitements anticancéreux améliore la pertinence des interventions pharmaceutique et l’analyse pharmaceutiques et aussi le rôle du pharmacien.

Pas de lien d’intérêt